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la cause kurde en filigrane de l’accusation / France News

Au centre du procès pour terrorisme d’ultragauche qui s’ouvre mardi 3 octobre à Paris – le premier depuis ­Action directe, au milieu des années 1990 –, il y a la figure de Florian D. Cet homme, aujourd’hui âgé de 39 ans, est présenté comme le chef de « l’association de malfaiteurs terroriste » pour laquelle sept personnes sont renvoyées devant la 16e chambre correctionnelle. Elles encourent toutes jusqu’à dix années de prison.

La trajectoire de Florian D. est à l’origine du dossier. C’est en le surveillant que la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), service de lutte antiterroriste et de contre-espionnage, établit une note d’alerte, en février 2020, à l’attention du Parquet national antiterroriste (PNAT) sur sa supposée volonté de former « un groupe violent » dont les membres adopteraient un « comportement clandestin » dans le but de « commettre des actions de guérilla et des actions violentes contre des cibles institutionnelles ».

Florian D. fait partie de la vingtaine de Français partis en Syrie combattre l’organisation Etat islamique aux côtés des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, regroupées dans les Forces démocratiques syriennes. On y trouve des profils divers : droite catholique, anciens militaires, militants anarchistes ou gauchistes. Florian D. appartient à cette dernière catégorie. Outre le combat contre les djihadistes de Daech (acronyme arabe de l’organisation Etat islamique), il est attiré par l’expérience kurde de « communalisme » menée au Rojava (l’appellation kurde du Kurdistan syrien), un modèle reposant sur l’autonomie de cellules citoyennes locales autogérées respectant la parité des sexes, l’écologie et un partage équitable des ressources.

Hésitation

Dans cette politique de « suivi » des combattants du Rojava, la mouvance anarcho-gauchiste semble avoir fait l’objet d’une attention plus particulière des services de renseignement. Ainsi, André Hébert, qui appartient à cette mouvance, était revenu en France en 2016 après un premier séjour en Syrie. Lorsqu’il a voulu repartir, on lui a fait savoir que son passeport et sa carte d’identité lui avaient été retirés en vertu de la loi Cazeneuve de 2014 visant à prévenir les départs de djihadistes vers les zones de combat.

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André Hébert, par le truchement de son avocat, Me Raphaël Kempf, qui défend aujourd’hui Florian D. avec Me Coline Bouillon, conteste alors cette décision devant le tribunal administratif. Lors du débat à l’audience, deux questions se posent : combattre avec les Kurdes est-il terroriste ? Revenir en France après avoir combattu avec les Kurdes est-il un potentiel trouble à l’ordre public ? Dans une décision du 31 mars 2017, le tribunal administratif de Paris a répondu par la négative aux deux questions. André Hébert a pu récupérer ses papiers et repartir en Syrie.

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Written by Personal News

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